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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 18:59

Le président l’a réaffirmé lors de son discours du trône devant le Congrès : En ce qui concerne la loi Hadopi, il ira jusqu’au bout ! Et il a raison, car il est bien connu qu’on n’a guère inventé les murs que pour pouvoir foncer dedans tête baissée. Cependant, ces gauchistes du Conseil Constitutionnel ayant opposé quelques objections (sans fondement, évidemment) au mécanisme de sanction, il faut en trouver un nouveau. L’ordonnance pénale est la piste actuellement explorée, mais quelques pinailleurs de juristes (franchement, ceux-là, leurs études, « on se demande c’est à quoi ça leur a servi », pour reprendre les mots du chef de l’Etat) opposent que «ouiiii, mais alors vous voyez, et puis ceci, et puis cela… Foutaises ! Toutefois, comme on ne peut pas encore se débarrasser de ces gêneurs, il faut déjà commencer à réfléchir à d’autres éventuelles solutions pour mettre en œuvre la répression, au cas ou.

Et c’est là que j’apporte mon humble concours au président et à sa fidèle exécutante, Mme Albanel (ah, attendez, on m’informe que le mur précédemment évoqué s’est révélé un peu trop solide pour elle. Comme il se doit, elle va donc être laissée sur le bas-côté et remplacée par une tête qu’on espère plus solide), je voulais dire, son fidèle exécutant, Mr Mitterrand. En effet, j’ai trouvé une solution à la fois moderne et innovante, fiable et peu couteuse, à tous les problèmes liés à l’identification des flibustiers qui pillent impunément les œuvres sur la jungle d’internet (ce repère de pédophiles et de violeurs, comme le rappelle avec justesse Mr Lefebvre) : l’ordalie !

L’ordalie a été une pratique relativement courante durant la période médiévale jusqu’à ce qu’elle disparaisse au XIIIè siècle face à l’hostilité de l’Eglise à son égard. Elle consiste à faire passer à un suspect (par exemple, de vol)  une épreuve.  S’il réussit, c’est que Dieu était de son côté, il est donc innocent. S’il échoue, c’est la preuve de sa culpabilité. (1)

Ainsi, l’épreuve du fer rouge consistait à faire tenir par le suspect une barre de fer portée au rouge. Il en résultait, bien évidemment, une brûlure. On pansait alors la plaie puis, quelques jours plus tard (durée fixée par le juge), on enlevait le pansement et on observait la cicatrisation. Si la plaie est bien cicatrisée, le suspect est innocent, une plaie mal cicatrisée étant la preuve de la culpabilité.

Le procédé permet d’obtenir une preuve irréfutable en cas de doute. (2)

Pourquoi ne pas adapter ce merveilleux système à la loi Hadopi ?

Tenez, prenons un pirate pris en flagrant délit de téléchargement de l’intégrale de Carla Bruni. Repéré par son adresse IP,  le forban clame son innocence. Eh bien hop, une petite ordalie au fer rouge, et nous voila fixés sur sa culpabilité !

De plus, l’ordalie se marie merveilleusement bien avec la logique de condamnations à la chaine prévue à l’origine par Hadopi. Il suffit, dès le matin, de faire chauffer des fers rouges, puis de faire passer tous les suspects clamant leur innocence les uns après les autres. En plus, cette méthode ne requiert que peu de personnel ! Quelques assistants pour présenter les fers rouges, quelques infirmiers pour bander les plaies, et hop ! Et trois jours après, on reconvoque tout le monde, on vérifie les cicatrices, et on coupe le net à tous ceux qui ont une vilaine plaie.

Formidable, n’est-ce pas ? Ca ne coute pas cher, c’est rapide, bref, tout ce qu’on demande à une procédure judiciaire !

Cependant, qu’on me permette de tancer quelque peu le gouvernement pour sa tiédeur : pourquoi se contenter de couper l’accès à Internet à ces infâmes pirates ? Appliquons la bonne vieille peine réservée aux flibustiers, pendons-les !

Ah, avec de telles idées, si jamais je n’obtiens pas de proposition de poste au ministère de la culture, je n’y comprends plus rien.
____

(1) Je parle ici des ordalies médiévales, mais elles existaient déjà depuis bien longtemps. On en a des traces dans le code d’Hammourabi, ou en Inde, par exemple, les bases étant à chaque fois similaires.
(2) Enfin, en théorie. Dans les faits, quand le suspect avait l’air un peu trop coupable, s’il réussissait l’ordalie, on pouvait toujours lui en faire passer une deuxième, puis une troisième, etc. C’est un peu gênant pour l’infaillibilité de la réponse divine, mais l’avantage, c’est qu’on finit forcément par avoir la réponse qu’on veut.

_____

L'ensemble de ce billet (à l'exception des explications historiques qui, autant que je sache, sont exactes) est bien évidemment à prendre au second degré. La précision est certainement inutile, mais bon, on ne sait jamais.
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commentaires

W
Le combat à mort offrirait en plus une solution au problème du chômage...
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W
Moi je serais pour le retour du duel judiciaire. avec diffusion en direct sur TF1, ça aurait plus de gueule que Fort Boyard.
Répondre
S
<br /> D'accord, mais on arrête au premier sang ou à la mort d'un des deux combattants ? C'est important, pour savoir l'heure à laquelle on peut diffuser.<br /> <br /> <br />